Bonjour à toutes !

Bonjour,

C'est mon tour Je m'appelle et j'habite comme mon pseudo^^, je suis une jeune trentenaire et très cinéphile (vieux films comme cinéma d'auteur, américain comme chinois).
J'ai découvert ce forum par hasard et je me joins à vous camarades

De part ma cinéphilie, j'aime particulièrement les acteurs anglo-saxons qui ont une diction remarquable (c'est une constante chez les acteurs anglais qui ont des cours pour ça), subtils et anbigus, comme James Mason (l'anti-héros de la Lolita de Kubrick ou l'acteur râté d'Une Etoile est née avec Judy Garland, LA plus belle voix masculine du cinéma) ou Vincent Price. Je suis beaucoup moins impressionnée par les acteurs à "performance" et transformation radicale, car souvent le film s'appuie trop sur ça et laisse la mise en scène et la rigueur du scénario de côté.
Dans les acteurs contemporains, l'un de mes préférés est Viggo Mortensen, qui allie une grande finesse de jeu, avec une intensité et une sobriété remarquables.

En lisant ça, vous comprendrez pourquoi Fassbender, qui correspond à tous ces critères, et est également un de mes préférés . En plus, son nom sonne comme Rainer Werner Fassbinder, le cinéaste allemand, et je me souviens d'un article dans les Cahiers qui se demandait s'il n'y avait pas une faute d'orthographe dans le nom de famille de Michael (il me semble aussi que Ozon, lors de son casting pour "Angel", avait été intrigué par son nom de famille, parce qu'il est fan de Fassbinder). Bref, le nom de Michael intrigue tout de suite les cinéphiles et fut son passeport auprès de nous.

Le 1er film que j'ai remarqué avec lui c'est "Hunger". Pourtant j'y suis allée à reculons, méfiante comme je suis envers les perf' à oscars. Et j'ai aimé, justement parce que le cinéaste est un vrai metteur en scène, et qu'il a une vision à la fois viscérale et poétique dans sa manière de filmer les corps (voir le final quasi mystique de la mort de Sands). Finalement la vraie perf' du film est le long plan scéquence dialogué avec le prêtre.
J'avais vu 300 en vidéo, mais comme j'ai détesté, je n'ai même pas fait attention à Fassbender.

"Angel" que j'ai vu après, est en fait une prédiction de ce qu'allait être la carrière et surtout la personnalité cinématographique de Fassbender : un personnage trouble et duplice, d'une élégance naturelle, à la fois charmeur, carnassier, et cynique. La vie qui imite l'art : l'inversion des rôles de Esmé et Angel fut celui de Romola et Michael : alors qu'elle fut finalement condamnée à l'oubli comme Angel et joue des rôles sans grande envergure aujourd'hui, lui est parvenu au sommet et son ambivalence fut découverte et appréciée après coup comme Esmé à sa mort.
J'en ai voulu un peu à Ozon pour la direction d'actrice et son traitement de Angel, il est passé à côté de son film du fait d'avoir trop forcé sur le second degré du personnage principal (alors que tous les autres jouent au 1er degré, ans kitcherie), je me souviens que Romola avait elle-même dit que ça l'avait gênée et qu'elle n'était pas sûre que ça passe à l'écran. L'avenir lui a donné raison : Ozon a tué dans l'oeuf la carrière de Garai, alors que celle de Fassbender s'est envolée.

Puis vinrent "Fish tank" et "Inglorious Basterds" évènements de Cannes 2009. Le premier film creuse le personnage vu dans "Angel" ; en voyant ces 2 films, je me suis dit que Fassbender aurait fait un parfait "Bel Ami" (et non pas cette endive de Pattinson), tant il correspond au personnage de roué séducteur de Maupassant (je le verrais également bien en Valmont). NB : dans le Larousse du cinéma, Fassbender a déjà une fiche (alors que ça n'arrive qu'après une carrière assez longue), et l'auteur de son article dit que son interprétation dans "Fish Tank" égale celle de Monty Clift dans le classique "l'Héritière" : le séduisant Clift y jouait un coureur de dot ignomineux, et Fassbender est FAIT pour ce type de rôle (le faux prince charmant).
Le Tarantino lui donne un rôle pivot, et même s'il fut écrasé par les acclamations (méritées) envers Christoph Waltz, il est parvenu à exister à l'écran : dans ce film, il a un côté à la fois très allemand et très britannique, et même si on n'est pas familière de la langue de Goethe, on entend comme Hellström son accent "bizarre".

Sa grande année est 2011 avec X-men, Jane Eyre, Shame et Dangerous method. Je craignais un peu qu'il perde de sa superbe dans un blockbuster de super-héros, ce genre étant composé de 85 % de narnards de luxe. Or pas du tout : Fassbender joue le rôle avec implication et intensité, et non ce second degré frimeur qui plombe tant ce type de films. C'est là toute sa grandeur d'acteur : il n'a pas (encore ?) été gagné par ce cynisme des vedettes qui cachetonne (allô Nicolas Cage ? Bruce Willis ? Johnny Depp ?), et il a encore la faim et la curiosité de ses années de vaches maigres, ce qui donne cette fraicheur dans ses interprétations, et cetet impression qu'on redécouvre à chaque fois un acteur génial.

Je n'ai rien dit sur son physique : ce que j'apprécie le plus, c'est qu'il nous a épargné le Dieu Botox, au contraire des Brad Pitt, Johnny Depp et Cie, obsédés par leur image et l'idée de paraître éternellement 25 ans. Une fille que je connais (elle mérite des baffes) a trouvé qu'à son âge (avant 35 ans) il avait pas mal de rides. Il a certes la peau fine des rouquins du nord, mais justement, ce grain de peau (quand il est filmé par McQueen ou d'autres réalisateurs inspirés) combiné à son intensité de jeu, et sa voix chaude et expressive, donne toute sa dimension à ses rôles. S'imagine-t-on Daniel Day Lewis avec le visage lisse d'écran HD ?
En tout cas, il ne fait pas du tout bimbo boy, et c'est tout à son honneur.

Les auteurs du Larousse du cinéma ont tout de suite senti que Fassbender est un futur grand comme Montgomery Clift, Cary Grant et James Mason par le passé. Et ils ont raison, car pour le moment, il a toujours bien choisi ses rôles.

Alors ça c'est de la présentation :

On est tous d'accord pour "Angel" et pour Romola complètement OZON l'a même reconnu dans une interview (merci Joane de m'en avoir parler )
Dans X-Men, il est tout simplement superbe. J'ai commencé à le suivre grâce à ce film. Dommage, que je n'étais pas au courant qu'un préquel se préparait sinon j'aurais été le voir au cinéma et suivre sa carrière plus tôt


J'avais aussi lu des critiques sur M., ses rides, ses dents jaunies (certains s'amusent même à les blanchir avec des logiciels de retouche photo ), qu'il faisait plus vieux que son âge, ... mais j'aime bien ce côté brut. ça fait son charme. Le principal c'est qu'il conserve ses mimiques qui me font craquer (les photos de conf' de presse ça me fait )

Salut Annette! Merci pour cette présentation très complète Je suis curieuse d'avoir ton avis sur Shame.

Bienvenue à toi